Lors de l'événement Azure Camp 2014 qui a eu lieu cet été, InfoQ FR a pu rencontrer les startups qui ont participé à la conférence et fait un retour d'expérience sur leurs systèmes de production. Voici donc un épisode de cette petite série, consacré à Movidone, avec Sylvain Lamarche, son CTO.
InfoQ FR : Bonjour Sylvain, pouvez-vous vous présenter et nous introduire votre startup, Movidone ?
Sylvain Lamarche : Movidone est une société que j’ai créé en 2010, dont le principal domaine d’activité est toute la chaîne de valeur de l’entertainment sécurisé, de l’ayant-droit jusqu’à la diffusion. Cela comprend la diffusion de vidéo pour des sites de vidéo à la demande, la diffusion de flux vidéo sécurisés pour des chaînes de télévision, mais aussi fournir des solutions techniques aux entreprises pour l’encodage et le stockage de leurs contenus vidéo. La sécurisation des flux vidéo est une grande préoccupation des diffuseurs de vidéo et des ayants droits. Pour empêcher un utilisateur malveillant d’enregistrer ces flux, il faut l’encrypter avec des technologies de pointe. Et c’est là que Movidone intervient, avec notre maîtrise des techniques de diffusion et d’encryptage, nous sommes en mesure de sécuriser les flux vidéo afin d’empêcher qu’ils soient détournés en dehors de leur domaine d’utilisation.
InfoQ FR : Quels sont les gros challenges techniques pour Movidone ?
Sylvain Lamarche : La principale préoccupation pour Movidone est de fournir des flux sécurisés tout en gardant une très grande qualité de vidéo. Pour cela, un travail incessant de recherche et d’intégration des nouvelles technologies est nécessaire. La diffusion de vidéo est un domaine qui évolue très rapidement depuis quelques années avec des qualités toujours plus élevées grâce à l’amélioration des débits des connexions à internet. Et pour rester en phase avec le marché et même avoir une longueur d’avance sur lui, il nous faut sans cesse améliorer nos processus métier afin de satisfaire nos clients. C’est un défi au quotidien mais qui nous permet de maîtriser aujourd’hui la plupart des techniques de sécurisation de flux disponibles à l’heure actuelle et d’être à la pointe de ces technologies.
InfoQ FR : Pouvez-vous nous décrire votre infrastructure de production actuelle ?
Sylvain Lamarche : Un schéma est plus parlant :)
Machines virtuelles Linux (CentOS)
Taille des machines virtuelles A3 ou A4 (4 ou 8 coeurs, et 7 ou 14 Go de RAM)
InfoQ FR : L'adoption du cloud par opposition à des hébergeurs classiques était-elle évidente pour vous, et ce choix a-t-il eu des répercussions sur votre architecture et votre manière de travailler ?
Sylvain Lamarche : Le passage au cloud ne s’est pas fait sans mal, 2 à 3 mois ont été nécessaires pour cela. Toutefois, c’est un passage obligatoire pour régler nos problèmes de scalabilité.
InfoQ FR : Concernant le stockage des vidéos, sont-elles distribuées sur des storages de type Cloud ?
Sylvain Lamarche : Les vidéos pour la diffusion de contenus VOD sont stockées dans le BLOB storage via le service Cloud de Microsoft Azure.
Nous les rendons accessibles aux utilisateurs au travers d'une API REST sécurisée qui délivre des jetons d'accès aux utilisateurs pour une durée limitée.
D'un point de vue technique, nous diffusons nos vidéos à travers un serveur Wowza couplé avec un module de cache.
Cela nous permet de récupérer dynamiquement le contenu des vidéos sur le BLOB storage en fonction de l'utilisateur, à l'aide d'une série de requêtes HTTP partielles.
Ainsi, nous ne récupérons que ce qui est utile et nous préservons par conséquent une grande partie de bande passante.
Dans le cas d'une diffusion live, c'est quelque peu différent. Le serveur Wowza joue le rôle de l'utilisateur, et c'est lui qui délivre le flux vidéo à l'utilisateur final.
Bien entendu, les contraintes de sécurité sont les mêmes, l'authentification se fait également au travers d'un jeton de sécurité Azure, mais au travers de notre propre module Wowza, qui gère la validité des jetons d’accès.
InfoQ FR : Concernant le streaming en lui-même, est-ce un développement spécifique ou intégrez-vous des produits ? Comment cela s'intègre-t-il dans une chaîne classique avec des reverse proxies de type Varnish, ou des CDN ?
Sylvain Lamarche : Nous avons poussé le principe du streaming à son paroxysme afin d'offrir à nos utilisateurs un service de haute disponibilité. Nous utilisons simultanément plusieurs instances de serveurs Wowza pour garantir la disponibilité de nos points d'entrée et de sortie :
- L'IP failover pour nos points d'entrée (diffusion live, visioconférence, watermarking en temps réel).
- Le loadbalancing au travers de groupe de disponibilité Azure pour le partage de charge.
Ces deux techniques nous permettent d'assumer de fortes charges et de pouvoir augmenter nos ressources rapidement, en fonction des besoins.
En cas de très forte montée en charge, tous nos services peuvent être quasi instantanément diffusés à travers nos configurations chez Akamai.
A l'heure d'aujourd'hui, notre infrastructure de diffusion supporte facilement 20 000 utilisateurs sans aucun ralentissement et peut être dynamiquement étendue en réveillant les machines virtuelles stockées sur Windows Azure.
Vous pouvez regarder la conférence de Sylvain Lamarche à l'Azure Camp dans le replay ci-dessous.