Une annonce du 22 février 2012 du procureur général de l'état de Californie Kamela D. Harris cite une étude de la Federal Trade Commission qui mentionne que "...la majorité des applications mobiles actuellement disponibles au téléchargement ne contiennent même pas la plus basique des protections de la confidentialité". La FTC ajoute que seulement "5% des applications mobiles ont une vraie politique de confidentialité".
Cette révélation sur cette nouvelle interprétation de la législation sur la confidentialité, a été suivi en octobre 2012 par un inquiétant communiqué auprès d'une centaine de développeurs d'applications.
Du fait de la multiplication des outils de création d'applications qui permettent à des développeurs débutants de développer des applications mobiles en quelques clics, il parait difficile d'évaluer quelle est la proportion des développeurs mobile qui possède les compétences techniques pour insérer dans le contexte des notifications de confidentialité au moment opportun pour alerter les utilisateurs de leurs applications des nombreux risques d'atteinte à la confidentialité qui les attendent.
Même si le développeur est un geek du plus haut rang, capable de manipuler plusieurs langages de programmation pour arriver à ses fins et remplir ses obligations légales d'une politique de confidentialité claire et compréhensible, cela peut être rapidement compromis lorsqu'ils autorisent leur application à envoyer des données personnelles, comme des textos, des photos, des informations de géolocalisation, de l'audio ou de la vidéo à une régie publicitaire, un MBaaS (Mobile Backend as a Service) ou tout autre tiers.
Il est donc très probable que la plupart des développeurs d'applications mobile sont hors-la-loi au regard de la législation de l'état de Californie, des Etats Unis et des lois internationales sur la confidentialité. Ce qui est d'autant plus vrai lorsque le développeur produit des jeux pour enfants.
Pour compliquer un peu plus le problème, les développeurs doivent mettre en place des notices et politiques de confidentialité particulièrement visibles sur les écrans mobiles de petites tailles.
Le paysage passionnant de l'écosystème mobile d'aujourd'hui peut être comparé à l'état sauvage du Far West d'antan. Où les lois sont parfois appliquées, mais le plus souvent perdues dans l'immensité de l'Internet.
Tôt ou tard, avec le développement de la cyber-civilisation, les autorités judiciaires seront un frein et remettront les choses en ordre pour le bien de la société et probablement au détriment de tout ce qui fait de l'Internet ce qu'il est.
Quel sera le prix final de cette incapacité générale des développeurs mobile et leurs partenaires incriminés et tout l'écosystème mobile, pour surveiller efficacement et instituer de véritables protections de la vie privée pour toute cette population mobile. De plus, la nature même des interactions en ligne, concrètement un grosse fête connectée, peut rapidement faire obstacle à une telle notion.
Quand bien même une bonne protection des utilisateurs mobile serait mise en place, l'augmentation constante et imprévisible de la puissance de la technologie rend la confidentialité, comme la paix sur Terre, un idéal improbable.
Certains membres de la communauté readwrite.com ne semblaient pas convaincus que le nouveau mouvement pour la vie privée portera ses fruits. Robyn Tippins:
J'aimerais me tromper, mais je ne vois pas de net tournant dans un avenir proche.
Et Tony Phelps :
Ils ne ciblent pas le bon auditoire. Tant que la face commerciale non technique du développement mobile - la face qui contrôle et finance de nombreuses applications - ne reconnaît pas la confidentialité comme un besoin essentiel, ces notions ne seront pas adoptées.
Mises à part ces considérations, il se pourrait que les jours soient comptés pour les développeurs mobile annonçant aux autorités en général, que ce n'est pas de leur faute.