La Royal Bank of Scotland, l'une des 10 premières banques mondiales, a récemment été victime de sa troisième panne système majeure en 18 mois. Le DG a admis que "pendant des dizaines d'années, RBS n'a pas investi correctement dans son système". Cet incident a provoqué l'écriture par David Sprott, fondateur et DG de la société de consulting Everware-CBDI, d'un article sur la négligence vis-à-vis de la modernisation des systèmes qui semble endémique dans le milieu bancaire.
David écrit que le problème principal est que beaucoup de banques et des grandes organisations :
... ont laissé évoluer leurs systèmes sans architecture ni gouvernance. Les systèmes sont maintenus ensemble avec du scotch et du mastic ; l'ajustement aux nouveaux besoins se fait via des rustines et les nouveaux systèmes créent de nouvelles interfaces et des nouvelles dépendances (dont des règles métier dupliquées et codées en dur), au point que les systèmes finissent par ressembler à des pelotes de laine.
Le problème de l'accroissement de la complexité et du risque se révèle lorsque les changements dans les processus, les logiciels ou les environnements apparaissent sans une compréhension totale de toutes les conséquences à cause d'un manque de connaissance, de documentation ou de code.
David craint que "la modernisation" ne soit perçue, de manière erronnée, que comme la migration des applications vers une nouvelle plate-forme, sans adresser les problématiques architecturales ou organisationelles les plus importantes. David émet l'opinion que la modernisation englobe un spectre plus large qui comprend :
- La mise en place d'une lingua franca entre le métier et l'IT de telle sorte que les problèmes de modernisation et ses conséquences soient compréhensibles à la fois par les responsables du métier et de l'IT.
- La définition d'une architecture métier qui a) facilite la transformation avec un risque faible et b) développe de manière progressive une architecture agile inhérente, qui peut évoluer en continu.
- Une feuille de route qui rationalise progressivement le portfolio de systèmes métiers pour se conformer à l'architecture.
- L'implémentation d'une organisation intégrant le métier et l'IT qui sont propriétaires des systèmes métiers.
- L'implémentation d'une base de connaissances des systèmes métier qui garantit l'intégrité, la consistence et la propriété des processus, de l'information et des règles.
- L'implémentation d'une modernisation Agile en continu, et un processus d'évolution dans le métier et l'IT.
- La mise en place d'activités de coordination, de gouvernance et de gestion du risque qui garantit l'intégrité architecturale à toutes les étapes du cycle de vie.
David précise que cette liste montre que le problème ne se limite pas au département IT mais fait partie d'un problème plus large de management qui ne peut être résolu que si les responsables du métier et de l'IT peuvent communiquer et collaborer de manière efficace. David finit son article en précisant que la plupart des grosses organisations partagent ces problèmes et que le message qu'il souhaiterait leur transmettre est que "la modernisation n'est pas optionnelle".